Anne Feugnet

 

Anne Feugne dans en dédicace dans un Cultura

 

VanouVousLivre : Bonjour Anne Feugnet et merci d’accepter ce petit entretien.

Anne Feugnet : Bonjour Vanou, tout le plaisir est pour moi !


VanouVousLivre : Parlez-nous un peu de vous s’il vous plait.

Anne Feugnet : Oulala, comment se résumer en quelques phrases ? Disons que je suis une adepte du bonheur et que je fuis tout ce qui peut être négatif. J’ai la chance de vivre au bord de l’océan Atlantique et d’avoir une vie de famille équilibrée. Je suis aussi l’heureuse grand-mère d’un adorable petit garçon de bientôt deux ans dont je peux profiter au maximum. Côté travail, puisqu’écrire n’est pas suffisamment lucratif pour payer les factures, je suis rédactrice dans un bureau contentieux (eh oui encore de l’écriture) au ministère de la défense. Evidemment, il y a quelques points noirs dans ce tableau idyllique mais le positif l’emporte largement.


VanouVousLivre : J’aime connaître les goûts littéraires des auteurs, leurs influences. Vous rappelez-vous des livres de votre adolescence ? Quels sont ceux que vous lisez aujourd’hui ?

Anne Feugnet : Adolescente, j’ai dévoré les romans des soeurs Brontë, j’adorais la littérature anglaise du 19ème siècle. Ensuite il y a eu Daphné du Maurier, Konsalik, Maurice Denuzière, Jeanne Bourin, Henry Troyat, des genres très différents donc. Mes parents lisaient beaucoup alors je n’avais qu’à me servir dans la bibliothèque. Aujourd’hui, je lis moins, mais pour citer mes dernières lectures dans le désordre, je dirai « le secret des étoiles sombres » d’Anton Parks, « Firmin » de Sam Savage (celui-là je l’ai adoré, vraiment très original), le fameux « 50 nuances de Grey », « 1984 » de George Orwell et « les monades urbaines » de Robert Silverberg.

 

Des idées de lectures !



VanouVousLivre : Depuis quand êtes-vous tombée dans le bain de l’écriture ? Avez-vous besoin de conditions particulières lors de vos séances d’écriture ? Dites-nous tout sur votre processus de rédaction.

Anne Feugnet : J’ai toujours eu envie d’écrire des romans mais je me suis lancée sérieusement dans l’aventure seulement à l’approche de la quarantaine. Avant cela, je me suis contentée de griffonner quelques petites histoires fantastiques vers l’adolescence. Il y a bien eu aussi un petit roman l’été de mes douze ans, une sorte de saga familiale très ringarde. Je suis retombée dessus par hasard bien des années plus tard et je me suis empressée de le jeter, c’était franchement très mauvais ! Mais tout au long de ma vie, j’ai écrit un bon nombre de poèmes selon mes états d’âme. Je n’ai d’ailleurs jamais complètement arrêté.

Des conditions particulières pour écrire ? Pas vraiment, j’ai juste besoin d’un peu de temps libre et du silence complet, surtout pas de musique ! J’écris dans mon lit, bien calée sur mon oreiller, avec mon ordinateur portable posé sur un plateau de petit déjeuner. J’aime avoir de longues matinées devant moi pour bien avancer quand je travaille sur un roman, mais cela n’est possible que les week-ends et les vacances malheureusement. Quand j’ai peu de temps devant moi, comme les soirs de semaine, je me concentre plutôt sur des écrits plus courts comme des nouvelles.

 


VanouVousLivre: Je sais que « Un été caniculaire » n’est pas votre premier roman. Pourriez-vous nous parler de « La face cachée des dômes » paru chez Rebelles, qui je l’avoue m’intrigue beaucoup.

Anne Feugnet : Effectivement, « la face cachée des dômes » est mon premier roman, enfin mon premier roman édité, car il y en a eu un autre avant, qui n’a toujours pas trouvé d’éditeur pour l’instant, mais je ne désespère pas. Pour en revenir à « la face cachée des dômes », il ne faut surtout pas chercher de points communs avec « un été caniculaire » car il n’y en a aucun. Autant le second est ancré dans notre époque contemporaine et dans un univers concret, autant le premier est irréel puisqu’il se situe dans un futur lointain. J’ai imaginé un avenir où les hommes et les femmes, survivants d’une guerre bactériologique mondiale, n’ont pas réussi à s’entendre pour se reconstruire et ont choisi de poursuivre leur chemin dans deux dômes séparés. J’ai souhaité aborder des thèmes très actuels (mères-porteuses, manipulation mentale, libertés bafouées...) et les transposer dans un 26ème siècle finalement pas très différent de notre monde actuel. Ajoutez à cela un soupçon de fantastique et de science-fiction et vous aurez un roman atypique je crois !

Un dernier petit détail, la première version de « la face cachée des dômes » est parue en mai 2012 mais sur les conseils de mon éditrice, j’ai profité d’un retirage prévu en décembre dernier pour modifier la fin de l’histoire. Ce n’est pas courant comme procédé mais j’aime les risques et il semblerait que ma nouvelle fin plaise bien plus que l’ancienne, alors je ne regrette pas d’avoir procédé à ces changements.


VanouVousLivre : j’ai eu un joli coup de cœur pour «Un été caniculaire ». Comment vous est venue l’idée de ce roman ?

Anne Feugnet : Ce n’était pas vraiment une idée mais plutôt un besoin vital d’écrire cette histoire, dans un but très personnel au départ. Je n’avais absolument pas l’intention de la faire éditer à ce moment-là. Je l’ai écrite en deux fois. La première version, née en 2007, était encore plus courte que la seconde. Et puis j’ai eu envie de m’y replonger l’été dernier, pour voir ce que cela donnait avec le recul. Finalement, ça m’a bien plu, mais c’était vraiment trop court alors je l’ai retravaillée, ajoutant des nouveaux éléments à mon premier jet. L’idée de faire publier « un été caniculaire » a commencé à germer dans ma tête quand le manuscrit s’est retrouvé entre les mains de trois copines de bureau qui souhaitaient voir ce dont j’étais capable dans un genre un peu plus « érotique » que « la face cachée des dômes » où le sexe est totalement absent. Elles m’ont convaincue que je devais le soumettre à des éditeurs, elles ont tellement insisté que j’ai fini par tenter ma chance, mais je n’y croyais pas vraiment. Comme quoi je me trompais...
 

 


VanouVousLivre : Au cours de ma lecture j’ai parfois eu l’impression que l’histoire était réelle, tant l’écriture émotionnelle. Y a-t-il de vous dans vos histoires ?

Anne Feugnet : Bien vu, il y a effectivement une part de réalité dans mon roman, dire le contraire serait mentir. Beaucoup d’évènements sont réels, comme le décès de mon père, la fin tragique de mon piano, la rencontre avec celui que j’ai appelé Vincent. Mais j’ai beaucoup brodé autour du véridique, tout ne s’est pas passé comme je l’ai raconté, cela reste un roman. Pour mes autres écrits, c’est totalement différent, ils n’ont aucun rapport avec ce que je suis ou ce que j’ai pu vivre, seule mon imagination fertile a guidé mes histoires.


VanouVousLivre : Avez-vous des projets en cours actuellement ?

Anne Feugnet : Bien sûr. Plusieurs même. Je termine actuellement un roman d’anticipation, et je compte ensuite reprendre un autre, laissé en sommeil depuis quelques mois. Il y aura aussi quelques nouvelles si je suis inspirée par les appels à textes régulièrement proposés par les maisons d’éditions. Ecrire selon des critères et des thèmes bien précis est un exercice très stimulant, j’ai commencé un peu par hasard avec les « antho-noires » lancés par « la cabane à mots » et je me suis prise au jeu depuis, sans doute grisée par les bons résultats. Je pense donc écrire quelques petites nouvelles supplémentaires dans les mois à venir.


VanouVousLivre : Le parcours de l’édition est-il difficile ?

Anne Feugnet : Franchement, je m’attendais à bien plus difficile avant de me lancer. Je crois surtout qu’il y a des pièges à éviter si l’on veut avoir une chance d’être édité. Le premier, c’est le compte d’auteur. Payer pour se faire publier, c’est de l’arnaque, il n’y a rien à gagner et tout à perdre. Le second, c’est d’envoyer un manuscrit aux grands éditeurs comme Gallimard et compagnie. Les inconnus ne les intéressent pas, c’est donc perdu d’avance. Ensuite, si l’on écrit des romans d’amour, c’est inutile de viser un éditeur de polars, il faut donc faire une bonne sélection parmi les éditeurs potentiels.

Pour moi, c’est allé très vite une fois que j’ai éliminé les propositions malhonnêtes. J’ai eu quatre « oui » pour « la face cachée des dômes ». Pour « un été caniculaire », j’ai eu deux réponses négatives (car il était jugé pas assez érotique) avant que les éditions Artalys ne me fassent confiance. Pour les nouvelles, c’est bien plus facile puisque ce sont les maisons d’éditions qui proposent des appels à texte, il ne reste plus qu’à écrire de bons textes !


VanouVousLivre : Merci encore et à très vite j’espère dans « La face cachée des dômes ».

Anne Feugnet : Merci à vous... la pression monte à nouveau, je croise les doigts, en espérant que cette nouvelle découverte soit plaisante. A bientôt donc Vanou.

 

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Chronique de "Un été caniculaire"

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