Train d'enfer pour ange rouge

Un cadavre en morceaux est retrouvé aux environs de Paris. La victime a été décapitée et son corps martyrisé a fait l'objet d'une mise en scène défiant l'imagination.

Le commissaire Franck Sharko est dépêché sur les lieux. Les ténèbres, il connaît : sa femme a disparu depuis six mois. Aucun signe de vie, aucune demande de rançon. Et cette nouvelle affaire, en réveillant le flic qui dormait en lui, va l'emmener au cœur de la nuit, loin, beaucoup trop loin...

Mon avis :

J'avais dans ma PAL depuis un certain temps déjà ce roman de Franck Thilliez. La multiplication des articles le concernant et ses derniers romans me donnant très envie, j'ai eu envie de m'attaquer à « Train d'enfer pour ange rouge », son tout premier roman. J'aime assez l'idée de lire la bibliographie d'un auteur chronologiquement même si c'est rarement le cas dans les faits.

Ici donc, on entre dans l'univers du commissaire Sharko, celui qui apparemment est le protagoniste principal sinon récurrent chez Franck Thilliez. J'aime assez l'idée de suivre un personnage au fil des livres tout en ayant des histoires bien distinctes. On a largement le temps de s'attacher, de le connaître presque autant que l'auteur lui-même.

C'est d'ailleurs une belle réussite que ce traitement du commissaire Sharko. D'emblée je me suis sentie proche de lui et pourtant, j'ai souvent du mal à m'identifier à des quarantenaires homme et policier (étrange pour une pas encore trentenaire mais presque, femme, et pas du tout dans la police lol). Cet homme vit un drame depuis six mois, depuis la disparition de sa femme dont il n'a absolument aucune nouvelle. Tant bien que mal, il continue de travailler avec tout l'acharnement qu'engendre le fait de ne pas vouloir penser à ce vide dans sa vie. Le livre est écrit à la première personne et nous sommes donc au cœur des pensées de Sharko ( Franck deson prénom tout comme l'auteur d'ailleurs), au beau milieu de ses rêves aussi. Franck Thilliez nous conduit dans les méandres de l'obsession qui opère chez son personnage pour un tueur en série adepte de la douleur et plus précisément du sadisme.

On assiste ainsi à des scènes de crimes plus abjectes les unes que les autres, avec des descriptions précises. L'aspect humain n'est pas occulté et c'est ce que j'ai apprécié. Le policier n'est pas une machine de guerre habituée à de telles horreurs et qui ne ressent plus rien. Sharko, tout comme ses collègues, son heurtés physiquement, psychologiquement par ce qu'ils voient, par ce qu'ils constatent de la nature humaine. C'est parfois insoutenable et on se dit à plusieurs reprises que ce métier n'est véritablement pas une partie de plaisir, qu'on entre dans le monde des pires êtres que la terre ait porté.

Quant à l'histoire l'enquête en elle-même, elle m'a passionnée. Mon seul bémol est que j'ai malheureusement découvert l'identité du tueur en série très tôt et qu'il n'y a donc pas eu d'effet de surprise. Pourquoi ? Non pas que l'intrigue soit mal menée, très loin de là même, mais sans doute ai-je l'esprit un peu tordu et qu'il me paraissait évident que ce soit cette personne.

Les 100 dernières pages m'ont donnée des frissons. Plus on s'approche du dénouement, plus on plonge dans l'horreur et plus on tourne les pages de manière frénétique. On tremble. On se dit que c'est impossible. On y croit.  Et .... C'est la fin.

Un excellent thriller qui aurait été un coup de cœur si je n'avais pas été si certaine de l'identité du meurtrier. Franck Thilliez est apparemment un auteur à suivre tout comme son personnage Franck Sharko. Il ne me reste plus qu'à ajouter sur ma wish list, les titres suivants : « Deuils de miel », « La chambre des morts », « La forêt des ombres »....etc.

Editions : Pocket thriller

Auteur : Franck Thilliez

Pages : 436