Saulnier et la petite morte COUP DE COEUR

08/12/2013 22:06

 

Pierre Saulnier, lieutenant de police à l'ancienne ne supporte rien ni personne, encore moins ses collègues qui le lui rendent bien. Usé et désabusé, il traîne sa vie comme on traîne un vieux boulet et noie parfois sa triste existence dans l'alcool.

Pourtant, en ce matin frileux de décembre, Saulnier est loin d'imaginer qu'il est sur le point de se lancer dans une enquête bien particulière, une enquête qui va bouleverser sa vie...

Qui aurait cru qu'une Petite Morte....

 

 

 

Je remercie chaleureusement les éditions Calepin pour ce coup de coeur.

Difficile d'entamer la chronique d'un roman lorsque celui-ci nous a particulièrement plu. Par où commencer?

Pour ce premier roman de Caterine Coss, je vais mettre à l'honneur l'écriture avant tout. Quel plaisir! Une plume qui m'a saisie dès les premières phrases car elle capte d'emblée l'essence même des personnages.

 

 " "Encore un temps de merde!". Quand il avait ouvert les volet, le ciel était gris et l'atmosphère humide et froide. Il y a des hivers où le soleil brille, sauf que cette année, ce n'était pas le cas et cela commençait à devenir lourd: si encore il neigeait! Mais tous les jours ce crachin. Décidément c'était vraiment un temps de merde. "Pourvu que la journée se passe bien, pensa-t-il, parce que ce serait le comble." Un temps de merde, une journée de merde, ce serait trop pour lui! "

 

L'auteure nous dresse d'emblée le tableau. On est face à un grincheux de première classse et le temps n'arrange pas les choses. Cet homme c'est l'inspecteur Saulnier. Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas autant attachée à un personnage. Il est bourru, abîmé par la vie, plus tout jeune. L'anti-héros. Un colombo français aux vêtements élmimés, mais qui lui, n'emmène pas sa femme au bowling le vendredi soir... C'est un homme seul. Un homme qui traverse la vie, mais qui ne la vit pas. J'ai immédiatement été attendrie et heureuse de le voir évoluer au fil des pages grâce à sa rencontre avec "La petite morte".

Eh oui, ce qui aurait pu être une banale enquête sur le meurtre d'une jeune femme, devient l'histoire d'une rencontre. Celle de Saulnier et de Marion. On bascule assez rapidement sur le versant paranormal de la communication entre un vivant et une morte. Mais tout l'art de Catherine Coss est de nous faire oublier que l'histoire n'est pas vraisemblable. On ne s'attache pas au fait que Marion soit morte. On ne voit qu'une belle histoire entre deux âmes. L'une et l'autre vont s'entraider.

Le roman est court et c'est avec regret que j'ai quitté la douce plume de Caterine Coss.Une écriture qui sait fouiller les sentiments, les décrire simplement. C'était beau. J'avais l'impression de flotter en lisant.

Pour ce qui est de l'aspect "policier", l'intrigue est bien menée. Encore une fois, la qualité de la rédaction fait que les éléments de l'enquête sont amené subtilement. Ici, pas d'action. Pas de sang répandu et de cadavre à tout va. C'est une banale enquête sur un meurtre. Toute l'intelligence de l'auteure est de l'avoit rendue humaine.

 

Un énorme coup de coeur vous l'aurez compris. Le roman est court n'hésitez pas une seconde si vous êtes un amoureux des mots, des histoires simples. Le fantastique est vraiment au second plan, il ne sert que de prétexte à l'auteur pour sortir Saulnier de son état végétatif.

 

Edition: Calepin

Auteure: Caterine Coss

Pages: 80 sur ma liseuse.

 

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