Phobos tome 1 COUP DE COEUR

27/07/2015 21:16

Six prétendantes.
Six prétendants.
Six minutes pour se rencontrer.
L'éternité pour s'aimer.

Il veulent marquer l'Histoire avec un grand H.
Ils sont six filles et six garçons, dans les deux compartiments séparés d'un même vaisseau spatial. Ils ont six minutes chaque semaine pour se séduire et se choisir, sous l'oeil des caméras embarquées. Ils sont les prétendants du programme Genesis, l'émission de speed-dating la plus folle de l'Histoire, destinée à créer la première colonie humaine sur Mars.
Elle veut trouver l'amour avec un grand A.
Léonor, orpheline de dix-huit ans, est l'une des six élues. Elle a signé pour la gloire. Elle a signé pour l'amour. Elle a signé pour un aller sans retour...
Même si le rêve vire au cauchemar, il est trop tard pour regretter.


Mon avis :

La promo version martèlement que nous a servi la maison d'édition m'avait pratiquement dissuadée de lire ce roman. « Phobos » par ci « Phobos » par là, « Jour moins 5 »...Etc, je n'en pouvais plus de voir Facebook envahi par cette publicité certes accrocheuse mais lassante. Ma seule pensée était : « j'espère que ça vaut le détour et que ce n'est pas seulement un bel emballage pour cacher la médiocrité du roman ». Finalement, la curiosité a eu raison de moi et le sujet également. Sans être une passionnée de l'espace, le projet « Mars one » avait déjà attiré ma curiosité et je dois dire que le résumé de Victor Dixen était fort alléchant. L'auteur a su se servir d'un sujet très actuel, un thème scientifique qui verra très certainement le jour ( à savoir quand c'est encore un mystère et je ne sais pas si nous y assisterons même) et une tendance très contemporaine au voyeurisme via les télé-réalité. Ainsi, Victo Dixen réussit ici un beau projet qui est d'avoir
bâtit un roman de science-fiction véritablement très probable, si probable que cela en est plutôt terrifiant.

Je n'avais jamais lu cet auteur et je dois dire que c'est un COUP DE CŒUR total pour ce premier tome de « Phobos ». On se situe dans une dystopie young adult et la plume de l'auteur convient parfaitement à l'histoire et au public visé ( 15/25 ans même si bien entendu je suis plus âgée et toute aussi friande de ce type de lecture). C'est fluide, il y a de l'action, des rebondissements qui font grimper la tension et bien entendu des sentiments amoureux adolescents, sans compter sur une héroïne de choc ! Un thriller interstellaire où complots et silence sont le mot d'ordre.

Commençons par Léonore justement, ou plutôt Léo la léoparde du programme Genesis, cette mission vers Mars destinée à peuplée la planète rouge des premiers couples d'humains qui créeront ainsi une colonie. Le tout se déroule sur fond de télé-réalité, un speed-dating de 6 minutes par jour dans l'espace afin de créer six couples de jeunes gens préalablement formés pour cette mission spatiale. Léo rêve de gloire, de briser son anonymat d'orpheline abandonnée dans une poubelle. Ce qu'elle récolte ressemble à ce qu'elle attendait mais jusqu'à quand ? C'est tout simplement génial et affreusement déprimant à la fois d'imaginer qu'on puisse en arriver là dans le futur. Léo est donc le personnage central par les yeux duquel nous voyons l'action et la vivons également au sein de la cabine des filles dans l'espace. Avec elle, nous somme dans le « Champ » de la
caméra (très bien trouvé d'ailleurs ces entête : champ, contre-champ, hors-chanp), sous les yeux des spectateurs, dans la tête de cette jeune fille au caractère bien trempé et au lourd secret qui la ronge lentement. Un secret qui l'empêche de se révéler réellement à ses camarades filles et garçons. Au fil des pages, Léo évolue et devient de plus en plus attachiante ( oui oui, les deux j'insiste c'est ce qui la rend très humaine d'ailleurs). Un côté frondeuse, butée mais parfois trop, et un aspect fragile, doux. La sauvage échevelée semble progressivement s'épanouir et se prendre au jeu, se laisser séduire par certains candidats ( j'en croquerai bien quelques un moi aussi d'ailleurs ...). Mais Léo est aussi très intelligente et le téléphone portable qu'elle dissimule depuis le début du jeu et ce durant plusieurs mois, lui révèle l'amorce d'un terrible secret concernant la mission Genesis... Le rêve tourne alors au cauchemar. C'est l'envers du décors, les coulisses d'une production télé et de la science, le mensonge planétaire.

Chaque personnage secondaire est caractérisé, bien travaillé. Les filles et les garçons sont mystérieux (cachant chacun un secret), Serena est machiavélique, Andrew symbolise un peu l'espoir de vérité. Tout est parfaitement orchestré pour que le lecteur ne puisse absolument pas décrocher ses yeux des mots de l'auteur à moins d'y être forcé. C'est un page turner à l'américain et Victor Dixen n'a rien a envier « Hunger Game » ou autre «  Divergent ». J'ai imaginé chaque scène comme si elle existait. Tout est très visuel, télé-réalité oblige, et une adaptation cinématographique serait époustouflante !  Bien entendu je camperai le rôle principal ...euh je m'égare pardon !

La tension monte au fil des pages car NOUS, lecteurs, nous SAVONS. Mais quelle sera la réaction des protagonistes lorsqu'ils seront mis au même niveau que nous ? Comment réagir quand on nous annonce le pire et que l'on se trouve au fin fond de l'espace ? Ca, Victor Dixen nous en donne un bref aperçu avec Léo, mais nous laisse également dans une situation de frustration incroyable à la fin de ce premier tome. Les auteurs sont d'incorrigibles sadiques, prenant un malin plaisir à torturer leur lecteur, les empêchant de dormir durant des mois en attendant la suite ... Voila pourquoi je l'avoue je préfère les One Shot. La vague des sagas commencent à s'essouffler et tant mieux. Malheureusement, les maisons d'éditions sont friandes de ce procédé si vendeur... Tant pis, je ferai comme tout le monde et attendrait novembre pour la sortie du prochain tome ( l'ultime j'espère)

En bref, c'est un réussite totale, un COUP DE CŒUR sans appel, une dystopie qui je croise les doigts sera portée sur grand écran. Amour, Sciences, phénomène de société, tout y est. Bravo à Victor Dixen et merci à lui de mettre à l'honneur une plume française dans ce registre si souvent monopolisé par les américains. Ces derniers n'ont
qu'à bien se tenir, la relève française est assurée, et disons le sincèrement « déchire grave ».


Editions : R

Auteur :Victor Dixen


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