Mal dans la peau

15/08/2013 21:26

 

Dans un premier temps je tiens à remercier Les Editions Calepin et Ghislaine Bizot elle-même pour ce partenariat. En effet, j'ai contacté l'auteur pour mon petit projet "Un Auteur a la Une", et celle-ci a répondu présente pour mon plus grand plaisir.

 

Marie et Carole, deux amies d'enfance originaires de Lille, se trouvent séparées quand Carole part vivre avec son mari Fabrice dans un petit village retiré de l'arrière-pays niçois. Elles décident alors de s'écrire, mais au cours de ces échanges, la Carole que Marie connaissait si bien semble peu à peu s'effacer... Que lui arrive-t-il et quel secret cherche-t-elle à cacher derrière ces mots si minutieusement pesés ?

 

Mon avis : Tout d'abord, une mention spéciale pour cette couverture ô combien évocatrice. Je l'avoue c'est à la vue de cette image que j'ai eu envie de lire le résumé. Alors bravo, elle réussit son objectif, attirer l'oeil et surtout, donner l'envie de savoir....et on apprend tout doucement. On entre au coeur de la vie et des pensées de Carole et Marie. Ces deux amies d'enfance séparées par mille kilomètres depuis le mariage précipité de Carole avec Fabrice dont elle est tombée éperdument amoureuse. 

Entre nous, ce n'est pas un coup de coeur mais ma lecture fut très agréable. J'ai aimé ces lettres. Je n'ai pas eu envie d'arrêter avant la fin. Je voulais savoir comment Carole allait s'en sortir. Si elle allait s'en sortir... Il m'a manqué quelque chose que je ne saurai expliqué. Un frisson ? Mon travail d'éducatrice me sensibilise beaucoup à ces problèmes sociaux, mais je ne suis pas totalement parvenue à entrer dedans. Mais après tout, qui aurait envie d'entrer dans la peau de Carole? Elle qui a "Mal dans la peau"...

Commençon par la particularité de ce roman : c'est un roman épistolaire, genre littéraire peu exploité aujourd'hui. Ma dernière lecture de ce type était "Le cerle littéraire de amateurs d'épluchures de patates". Ici, on est loin de la seconde guerre mondiale, mais une guerre a lieu quand même, mais laquelle? Nous sommes au coeur des confidences entre deux femmes modernes. Deux femmes qui vivent avec leur temps, qui prennent la pillule, travaillent et revendiquent l'égalité des sexes. Du moins c'était le cas pour Carole avant Fabrice. Car il y a une Caole d' avant et une Carole d'après. On découvre la Carole d'aujourd'hui par ces lettres et par les intermèdes narratifs que l'auteur nous offre, où elle nous livre ses véritables états d'âmes... On la voit s'enfoncer dans cet engrenage dont beaucoup de femmes sont victimes. La culpabilité, la honte, le sentiment d'isolement. Et Marie, cette amie si proche, si inquiète par les confidences à demi-mots de de Carole.

En écrivant ces lignes, je m'aperçois à quel point ce roman est à vocation sociale. Il dénonce sans jugement. Ghislaine Bizot a pris des pincettes pour ne pas heurter. Peut-être un peu de trop de pincettes à mon goût au cours de ma lecture. Et puis, je me suis dit "mais ce sont des lettres!!". Bien sûr que Carole ne va pas raconter tout. Un roman narratif aurait été plus cru, plus dur. Ici il y a de la pudeur, de la retenue. Deux amies qui échangent: l'une qui ne veut surtout pas blesser, juger, perdre son amie, et l'autre qui veut maintenir le lien mais ne peut par moment s'empêcher de s'épancher, de craquer. On voit au fil des pages où Carole et Marie s'écrivent, mais où Carole écrit également à ses parents, à quel point le mensonge s'installe...

Stop j'ai l'impression déjà d'en avoir trop dit.

En bref, une belle découverte qui se poursuit par une interview dans la rubrique Un Auteur à la Une.

 

Edition : Calepin

Auteur: Ghislaine Bizot

 

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