Vous pensiez être au Paradis?
Un gigantesque atoll, des plages de sable fin, une eau turquoise...
un mur infranchissable.
Il vous faudra d'abord vivre en Enfer:
Article 1: Tout contact physique, toute marque d'amour sont sont proscrits.
Articles 2: Il est interdit de chanter, d'écouter ou de faire de la musique.
Article 3: Quiconque se livrera à ces activités illicites sera mis à mort.
Vous n'êtes personne.
Vous apprendrez à obéir.
457 pages
Editions : ROBERT lAFFONT
auteure : Carina Rozenfeld
La couverture est tout simplement sublime. Lorsqu'on la déplie, on a un aperçu du monde dans lequel évolue Abrielle. Les couleurs claires apportent à cette illustration une forme de douceur qui a attiré mon regard. Je n'achète pas souvent de grands formats mais là, l'objet livre était trop tentant.
Malheureusement, je n'ai pas été autant transportée par le contenu que je l'espérais. Il va falloir que j'arrête d'avoir trop d'attente avec ces livres aux couvertures toutes aussi belles les unes que les autres.
Je suis donc perplexe face à cette chronique. Je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé, mais je ne peux pas vous dire non plus que ce fut un moment intense. "La symphonie des abysses" est le premier tome d'une saga dont je ne connais pas le nombre de volume. Est-ce un tome de mise en place? Carina Rozenfeld installe ici son univers. Le livre est découpé en 2 parties : La partition d'Abrielle et la la partition de Sand et Cahill. Nous découvrons ainsi de manière totalement indépendante avant que les personnages ne se rejoignent, la vie que mène Abrielle dans son village, et celle de Sa et Ca (futurs Sand et Cahill) dans le leur.
Abrielle vit dans un univers régit par des règles strictes, dont une qui empêche toute forme de musique. Seulement voilà, Abrielle est une réminiscente, elle entend la musique de la nature, la symphonie des abysses. Elle a même chanté une fois ! Son mal la ronge de l'intérieur et au fil du temps il lui est de plus en plus difficile de contenir les notes qui l'envahissent. Indésirable, elle dotit fuir...
Malgré l'intérêt que je portais à l'histoire, ma lecture de cette première partie fut lente, à l'image de l'action. En réalité, il n'y en a pratiquement pas. L'auteure s'attarde longuement sur les descriptions, le mode de fonctionnement du village et les règles qui le gouvernent. Tout était presque trop parfait durant cette lecture de la première partie. Trop lisse. Répétitif.
J'ai découvert un village où la vie est subie et non pas vécue. Les loisirs, la musique n'existent pas. Quelle tristesse ! Au milieu de tout cela, une jeune fille est montrée du doigt et serveillée de près par Braden, le gardien, car elle a en elle, ce qui pourrait faire basculer la sérénité des lieux.
Je me suis attachée à Abrielle. Sa solitude, sa force mentale pour résister à cet appel de la musique, sa soumission feinte. C'est un personnage que j'ai aimé suivre de près et que j'ai quitté à regret en basculant dans la seconde partie.
Les paysages décrit sont splendides ! Mais quel ennui....
Dans la seconde partie, ma lecture fut très laborieuse par l'emploi de nouveau terme : "iel", "luiel"...etc. Carina Rozenfeld a créé des Neutres et donc des termes spécifiques pour les désigner. Des jeunes qui avant leur majorité ne sont assimilé à aucun genre. On est clairement dans de la science fiction avec ces modifications génétiques. Sa et Ca sont deux Neutres qui s'aiment en secret. Alors que toutse formes de contact et d'amour sont interdites, Sa et Ca se touchent, se caressent et éprouvent l'un pour l'autre un réel sentimen amoureux. La cérémonie qui fera d'eux un homme ou une femme approche, et chacun découvira le choix de l'autre à ce moment-là. Malheureusement, eux aussi vont devoir fuir...
La partie de Sand et Cahill fut elle aussi dépourvue d'intensité selon moi. Des descriptions, des explications sur l'univers, mais pas d'émotions fortes !
Sa et Ca sont deux personnages qui m'ont malgré tout touché de part leur différence, leur manière de s'aimer de manière inconditionnel et au delà du genre que chacun choisira.
Carina Rozenfeld a pris le temps de décrire le fonctionnement de ces deux villages, avant d'en réunir les personnages principaux, à savoir Abrielle, Sand et Cahill. Leur rencontre se fait assez naturellement et une amitié simple naît entre eux. Ils ont en commun d'avoir été rejeté pour ne pas avoir respecté un règlement qu'ils ne comprenaient pas, n'acceptait pas. Ils vont dans la même direction : la découverte du monde, de ce qui se trouve de l'autre côté du mur.
Ce premier tome s'étire en longueur. Il m'a manqué l'action, les rebondissements, les moments où j'ai crains pour la vie des personnages. Ici, même lorsqu'Abrielle, Sand ou Cahill ont frôlé la mort, je n'ai pas tremblé, ressenti de frissons, ni d'accélaration cardiaque ! Je ne connaissais pas la plume de Carina Rozenfeld, mais je peux dire avec cette lecture, qu'elle m'a laissé de marbre. L'imagination de l'auteure est au RDV, l'écriture fluide, mais la transmission d'émotion n'était pas au rendez-vous...
Pourtant, des sujets touchants sont traités comme souvent dans les dystopies : la différence, la non abnégation de soi, le racisme, le totalitarisme...
Maintenant je vais vous confier ce qui m'a tauraudé tout le long de ma lecture. J'ai lu ce mois-ci une autre dystopie intitulée "De l'autre côté du mur" d'Agnès Marot, parue en septembre 2013 aux éditions du Chat Noir. Lors de ma lecture de "La symphonie des abysses", j'ai eu a de nombreuses reprises des impressions de déjà vu. Un mur, l'interdiction de de se toucher, la conception des enfants, le lion, des gens qui vivent proches sans le savoir.... Cela m'a un peu chiffoné car je n'aime pas avoir l'impression de lire la même chose en peu de temps.
Pour conclure, je dirai que "La symphonie des abysses" est avant tout un univers mais n'a pas répondu à mes espoirs de vivre un moment de lecture intense. C'est donc une déception, même si je l'avoue, la fin a su éveillé mon intérêt. Par curiosité je lirai le tome 2 afin de voir ce qu'il adviendra de ces personnages.
Encore une fois la couverture de ce roman est un petit bijou même si elle n'égale pas celle du livre 1 selon moi. Ce diptyque (ou dulogie si vous voulez) fait son petit effet dans ma bibliothèque et j'avoue avoir succombé en premier lieu à cause de ces petits chef d'œuvre d'illustrations ! Malheureusement, ni le livre 1 ni celui-ci n'aura été un coup de cœur. Les couvertures en elles-mêmes ne suffisent pas et bien que l'objet soit somptueux, le contenu n'est pour moi pas à la hauteur de mes espérance en matière de dynamisme et de rebondissements. Pourquoi ai-je persisté en lisant le livre 2 ? Déjà parce que l'auteur avait clairement annoncé que cette saga ne serait qu'une duologie. C'était un atout majeur dans l'affreuse tendance qu'ont les auteurs aujourd'hui à nous étirer leurs histoires de manières interminables dans des séries d'une dizaine de tomes au mieux. D'autre part, malgré un manque certain d'action, Carina Rozenfeld a su attiser ma curiosité et me donner envie de connaître l'issue de l'histoire pour sa petite bande de personnages. Je voulais savoir ce qu'était « L'Anneau » et ce qu'il adviendrait d'Abrielle, Sand et Cahill puis d'Eyal et Yael qui les rejoignent dans ce deuxième et ultime volet.
La chronique du tome 1 étant déjà faite et afin de ne pas spoiler sur ce tome 2, je vais simplement vous donner mon impression dans les grandes lignes et ne pas aller dans le détail. Je dirai que le livre 2 est à l'image du livre 1 bien qu'il soit légèrement plus riches en action même si c'est un bien grand mot pour dire que j'ai eu la sensation d'un rythme un peu plus soutenu. J'avais reproché au premier livre son inertie, sa lenteur. Ici, Carina Rozenfeld est parvenue à me faire légèrement vibrer sans pour autant me procurer les frissons espérés.
A la fin du tome 1, Abrielle et ses deux amis Cahill et Sand avaient débarqué dans la ville de Porte et se retrouvaient pris en chasse par les habitants. Ils avaient rencontré Eyal qui se proposait de leur venir en aide. Le tome 2 ne reprend pas à ce moment fatidique, mais nous raconte la vie d'Eyal avant sa rencontre avec nos trois personnages. Par conséquent, j'ai trouvé encore une fois que l'action était « tuée l'œuf » ! A peine croit-on que l'adrénaline va grimper que l'auteure nous replonge dans une forme de léthargie, qui sans être désagréable car la plume est fluide et poétique, nous anesthésie un peu. Toutefois, je dirai que la vie d'Eyal et de sa sœur Yael, la ville de Porte et les règles qui la régissent m'ont plutôt plu.
En réalité, les thèmes abordés par Carina Rozenfeld que sont la différence, la quête de la tolérance, le totalitarisme, me sont chers, mais la manière dont ils sont traités ici manque pour moi de profondeur, d'intensité. Il y a de la poésie malgré tout dans cette symphonie et bien entendu de la musique, mais tout cela reste pour moi trop contemplatif et pas assez développé. Il est vrai que nous sommes dans du young adult et donc dans un genre qui se veut accessible dès l'adolescence et c'est sans doute cela qui m'a gênée. Après « La couleur des sentiments » de Kathryn Stockett je n'aurai certainement pas du enchaîner avec une lecture de ce type, beaucoup plus jeune et moins complexe.
Quant à la fin, même si elle reste frustrante, je suis plutôt contente que l'auteure ait choisie de la laisser « ouverte ». C'est un procédé que j'affectionne car elle laisse aux lecteur toute la liberté de laisser à son imagination l'opportunité de s'enflammer même lorsque le livre est déjà bien au chaud dans la bibliothèque.
Pour conclure, je dirai que cette duologie est loin d'être un coup de cœur mais qu'elle saura sans nul doute trouver son lectorat. Si vous êtes friand de dystopie, que vous ne recherchez pas l'action à tout prix et que la poésie et la musique vous font vibrer, vous trouverez probablement dans cette symphonie de quoi vous ravir. En revanche, si comme moi vous êtes davantage attirés par le suspens insoutenable, l'action et les rebondissements à tout va avec une bonne dose d'adrénaline, je ne pense pas que vous succomberez aux chants d'Abrielle...
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