La Peur

11/11/2014 10:36


La Peur Ce recueil de six nouvelles illustre à la perfection le génie de l'observation de Stefan Zweig, son sens magistral de la psychologie dans l'analyse des comportements humains. Romain Rolland lui attribuait « ce démon de voir et de savoir et de vivre toutes les vies, qui a fait de lui un pèlerin passionné, et toujours en voyage ». Admirateur de Maupassant, Zweig voulait, dans ces six chefs-d'oeuvre, « résumer le destin d'un individu dans un minimum d'espace et donner dans une nouvelle la substance d'un livre ».


Mon avis :


Je n'avais jamais lu cet auteur que pourtant je voyais fréquemment dans les rayonnages des librairies jusqu'à ce que Maritza (auteure dont vous trouverez l'interview dans Un Auteur à la Une) me l'offre gentiment.


La couverture représente le portrait d'une jeune femme aux yeux inquiets. Je pense qu'elle est l'illustration d'Irène, le personnage principal de la première nouvelle du recueil : « La peur ». Cette dernière raconte l'histoire d'une mère bourgeoise et mère de famille ayant un amant et ressentant l'angoisse terrible que cela se découvre. Le chantage dont elle est victime la met dans une tension insupportable, décrite à merveille par l'auteur qui parvient à transmettre au lecteur la pressionvécue par Irène jusqu'au dénouement final...


« Révélation inattendue d'un métier » est la seconde nouvelle et raconte la fascination d'un promeneur pour un homme qu'il observe dans la rue et qui est un pickpocket. Je n'ai malheureusement pas été séduite par cette histoire et n'ai pu la terminé tant elle m'a ennuyée. Il faut reconnaître à l'auteur le souci du détail, mais j'avoue avoir été perdue en chemin face à temps de descriptions.


« Leperolla » m'a ensuite transportée ! J'ai adoré cette histoire relatant l'obsession morbide d'une servante bourrue, laide et sans aucune vie sociale, pour le mari de sa maîtresse. Stefan Zweig parvient à angoisser le lecteur face à cette femme dont les sens s'éveillent doucement après tant d'année et qui vénère tant cet homme qu'elle est prête à tout... Une superbe nouvelle !


« La femme et le paysage » ne m'a pas emballé et j'ai cessé ma lecture au bout de quelques pages. Encore une fois, les descriptions de l'auteur m'ont égarée.


« Le bouquiniste Mendel » est très certainement la nouvelle qui m'a le plus émue, jusqu'à me mettre les larmes aux yeux. L'histoire de ce bouquiniste à la mémoire exceptionnelle m'a touchée au plus au point. Ici, l'auteur décrit avec énormément d'émotion la disparition de Jacob Mendel durant la guerre. Un amoureux des livres oubliés de tous que les souvenirs de deux personnes font renaître. Sublime !


Enfin, la dernière nouvelle du recueil s'intitule « La collection invisible » et tout comme la précédente, elle m'a beaucoup émue. Un homme possède une superbe collection d'œuvre d'art qui vaut une fortune. Seulement voila, il est aveugle et nous sommes en temps de guerre. Le collectionneur venu le rencontrer va découvrir une bien triste situation et une mascarade incroyable auquel il va participer malgré lui pour préserver le bonheur d'un homme.


Tout au long de ce recueil, je n'ai pu qu'admirer la très belle plume de Stefan Zweig à la fois simple et capable de transmettre des émotions très fortes. Seules deux nouvelles ne m'ont pas convaincue, mais je reste satisfaite de cette lecture et ravie d'avoir découvert cet auteur.


Editions : Le livre de Poche

Auteur : Stefan Zweig

Pages : 249

Prix : 5,60€


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