L'enfant des cimetières (thriller fantastique)

Un fossoyeur vivant près d'un cimetière est pris d'une folie hallucinatoire et tue toute sa famille avec un fusil à pompe avant de se suicider. Un adolescent, se croyant poursuivi par des ombres, menace de son arme les occupants d'un hôpital et tue Kristel, une artiste peintre. Plongé dans cette épidémie meurtrière, David, photojournaliste et compagnon de Kristel, décide de mener l'enquête. Avec l'aide d'Aurore, une jeune collègue ambitieuse, et du commandant de police Vauvert, ils vont être bientôt confrontés à l'inimaginable. Meurtres sordides et suicides pour le moins étranges s'enchaînent sous les yeux terrifiés des trois enquêteurs. Nathaniel, aussi insaisissable que
maléfique, n'est pas un jeune homme ordinaire... L'enfant des cimetières prend un plaisir manifeste à tuer, à prolonger l'agonie douloureuse de ses victimes. Homme ou démon ? Rien ne semble pouvoir l'arrêter dans son abominable quête. David, qui n'a plus rien à perdre, est prêt à tout pour venger Kristel, quitte à suivre Nathaniel jusqu'en enfer.

Mon avis :

J’ai acheté ce livre lors du Salon du Fantastique 2013 où j’avais eu la chance de rencontrer l’auteur en dédicace. N’ayant jamais rien lu de lui, Sire Cédric m’avait gentiment conseillé de commencer par « L’enfant des cimetières », premier volet où apparaît Alexandre Vauvert, ce flic bourru et attachant. A l’approche du prochain salon du Fantastique (et oui déjà un an !), je me suis dis qu’il était temps de sortir Sire Cédric de ma PAL et de découvrir enfin son « étrange univers » comme il s’est plu à me le décrire dans sa dédicace.

Et bien je n’ai pas été déçue et j’au frôlé le coup de cœur de très peu. Pourquoi ne l’ai-je que frôlé et pas totalement vécu ? Parfois il y a des choses qui ne s’expliquent pas. J’ai aimé l’intrigue. J’ai aimé les personnages. J’ai aimé la plume. Et pourtant, il m’a manqué un petit je ne sais quoi non identifiable pour me permettre de vibrer totalement.

Commençons par la couverture. J’aurai aimé un garçon un peu plus ressemblant avec celui décrit par l’auteur, mais disons que l’esprit est là.

J’ai envie de commencer par vous parler de la plume de Sire Cédric. Ame sensible s’abstenir, l’auteur va loin dans des descriptions très morbides, glauques voire même totalement dégoutantes…. Pour ma part ça ne me dérange pas outre mesure. J’ai l’estomac accroché et il en faut pas mal pour me dégoûter. L’auteur alterne des passages de récit pur, où l’on est au cœur de l’action, avec d’autres, plus courts, où il nous transporte dans un univers plus immatériel, parfois dans la tête de l’enfant des cimetières. Vous l’aurez compris, ici, nous ne sommes pas dans un simple thriller, il y a du fantastique où je ne m’y connais pas ! D’ailleurs, Sire Cédric nous donne le ton immédiatement en nous plongeant dès les premières pages dans un univers comme hors du temps, presque mystique. On comprend rapidement que la suite ne va pas être de l’ordre de l’explicable. C’est une plume très visuelle et rythmée, entraînant le lecteur dans des recoins très sombres, un peu à la manière de Stephen King.

« Un à un les morts s’extirpent de leurs mausolées,

 brisant les portes et renversant les pierres tombales.

Du fond de leurs gorges renaît le verbe, une plainte d’adoration qui monte sous la pluie,

à mesure que l’herbe luxuriante et les fleurs s’épanouissent. »

Dans ce roman, Sire Cédric nous présente Alexandre Vauvert, un policier qui réapparaîtra dans plusieurs autres de ses histoires. J’ai été conquise par cet homme à la carrure de catcheur et au tempérament impétueux. Il fait ce qu’il veut et suit son instinct, même si celui-ci est plutôt rationnel, il ne peut nier l’évidence d’une certaine irrationalité dans cette sombre affaire de meurtres puis de suicides. Pour ma part j’ai hâte de le rencontrer à nouveau dans d’autres aventures…

En ce qui concerne David, l’un des héros de cette intrigue, on peut dire que je suis parvenue à m’attacher à lui et que son amour pour sa défunte petite amie Kristel m’a touchée. C’est un homme qui ne semblait vivre qu’au travers d’elle et qui est effondré par sa disparition. La quête de réponse face à cette légende de l’enfant des cimetières est une forme d’échappatoire contre la dure réalité. Il se jette à corps perdu dans la résolution de cette enquête sans savoir où il met réellement les pieds. Il est aidé par Aurore, son amie et collègue journaliste, qui m’a laissé de marbre je l’avoue. Sa personnalité aurait pu être davantage développée mais Sire Cédric s’est concentré sur les protagonistes principaux.

On en vient donc à l’enfant des cimetières. Je ne spoil pas rassurez-vous ! Je trouve que l’auteur a su décrire à merveille l’enchevêtrement entre la réalité et la sphère plus fantastique. La complexité de l’histoire est telle que je ne sais pas si je déteste ou si j’éprouve de la compassion pour cet être si …particulier. En fait rien n’est tout noir ou tout blanc je pense et Sire Cédric parvient à nous faire ressentir une certaine nuance je trouve. Sire Cedric aborde également la question du respect de la vie privée par les paparazzi, le fait que l'on puisse du jour au lendemain se retrouver sous le feu des projecteurs, en proie aux médias manipulant des images selon l'audience qu'il souhaite recueillir ...

En bref, je dirai que ce roman est une très belle découverte et c’est avec certitude que je me plongerai dans les autres œuvres de l’auteur pour en savoir un peu plus sur cet univers plus qu’étrange, unique, peuplé de rituels et de magie. Finalement, je crois que ce qui m’a manqué, c’est le côté vraisemblable de l’histoire. Une dose en plus de réalisme et le coup de cœur aurait été au rendez-vous !

Editions : Pocket

Auteur : Sire Cédric

Pages : 527

Prix : 7,70€