Ce cher Dexter

Il est lui-même serial-killer quand il ne s'emploie pas à les traquer. Lui, c'est Dexter, expert au service médico-légal de Miami. Un homme tout à fait moral : il ne tue que ceux qui le méritent. Mais aussi très méticuleux : il efface toute trace de sang après avoir découpé les corps... Un jour, il est appelé sur les lieux d'un crime perpétré selon des méthodes très semblables aux siennes. Dexter aurait-il rencontré son alter ego ? Ou serait-ce lui qui... Impossible...

Mon avis :

J’ai longtemps vu les extraits de cette série télévisée intitulée « Dexter », sans jamais voir un seul épisode vu l’heure tardive à laquelle elle était diffusée. Eh oui, il fut un temps où je me couchais comme les poules…

Une petite librairie associative a ouvert près de chez moi et le prix des livres défient toute concurrence (1 ou 2 €). J’ai alors déniché « Ce cher Dexter » de Jeff Lindsay. Je ne savais même pas que des romans étaient à l’origine de la série. L’occasion était trop belle pour enfin découvrir ce personnage énigmatique.

Eh bien je suis déçue malheureusement ! Non pas par le personnage, car il est tout ce que j’attendais : totalement déjanté et psychologiquement dérangé, mais par le rythme. Je me suis ennuyée assez rapidement et l’envie d’arriver au bout pour passer à autre chose ne m’a pas quittée. Mon impression, je le sais, était partagée par ma binôme pour cette lecture commune, Huguette Conilh. Celle-ci avait « l’esprit qui vagabondait ailleurs » durant sa lecture.

Dexter est un homme qui est persuadé de ne pas être un humain. Il en a l’apparence et mîme à merveille ses congénères, mais il n’éprouve aucune émotion. C’est un expert en tâche de sang (étrange métier) et il est en permanence en représentation théâtrale, allant jusqu’à avoir une relation « amoureuse » platonique avec une femme, Rita. Mais il ne faut pas se méprendre, Dexter est vide à l’intérieur. L’auteur nous le décrit à merveille par le biais d’un récit à la première personne. Ainsi, on observe les deux facettes du personnage. On écoute ses pensées, et on est témoin du rôle qu’il joue par le biais de ses dialogues avec les autres protagonistes. Il s’en moque royalement et les dénigre. Un être tel que lui peut-il exister ? C’est assez terrifiant d’imaginer cela possible. Quand je dis que Dexter est vide, ce n’est pas totalement vrai, car il n’est pas seul dans son corps. Il y a le « Passager Noir », cette entité qui lui dit comment agir, qui le tente et le pousse à commettre des actes terribles qu’il ne regrette absolument pas. On peut penser à une forme de schizophrénie qui l’empêcherait de ressentir le moindre sentiment à l’égard même des êtres les proches tels que sa sœur, Deborah. En,= bref, vous l’aurez compris, Dexter est fascinant. C’est grâce à lui que j’ai été jusqu’au bout du livre. Car en plus de tout cela, Dexter est un tueur. Il l’est depuis toujours ayant subit un traumatisme dont on ne connaîtra la teneur qu’à la fin (chut). Adopté par la famille Morgan, Harry, son père adoptif et flic, l’a rapidement cerné et guidé afin de le contrôler. Depuis, Dexter assouvit ses pulsions meurtrières d’une manière peu conventionnelle. Il est devenu une sorte de justicier. Il ne tue que les tueurs. Quelle morale !

de IamWhatIam

Pour ce qui est de l’intrigue, elle est assez banale. Un tueur en série découpeur de membres. Dexter est obnubilé par ce meurtrier qui est un « artiste » et qui semble lui…. ressembler. Mais qui est-il ? Il lui fait des clins d’œil permanent, comme pour l’attirer à lui.

Dans ce méli-mélo, il y a le personnage de Déborah, sa sœur adoptive. Elle m’a beaucoup agacé. Elle sent que Dexter est particulier sans vraiment savoir en quoi (ou alors elle ne préfère pas voir), et elle lui demande de l’aide pour la résolution de cette affaire. Une promotion est en question. Je l’ai trouvé vraiment pas intelligente par moment. L’auteur n’a pas été très subtile avec elle. Sans être une enquêtrice, j’avais les réponses plus facilement qu’elle. Quand 1+1 aurait tout simplement fait 2, elle réfléchissait trois plombes pour donner de sucroît une réponse erronnée. Pas franchement dégourdie. Heureusement que Dexter est là pour rehausser le niveau. D’une manière générale, c’est ce qui m’a également dérangé. Tout le monde semble complêtement idiot en dehors de lui. Est-ce un contraste voulu par l’auteur ? En tout cas pour moi c’est peu crédible.

Enfin, le récit manque de rythme, ce qui m’a conduit à sauter des lignes régulièrement je l’avoue et comme je le dis plus haut, à hâter un peu ma lecture pour le terminer rapidement. L’écriture est fluide et facilement accessible, mais je ne sais pas il a manqué quelque chose pour que la magie opère. J’aurai quand même mis une semaine à la lire entre le travail et le manque d’entrain réel pour le reprendre. Il y a d’autres romans dans cette série mais je ne poursuivrai pas l’aventure avec Jeff Lindsayn préférant aller voir ce que donne l’adaptation télévisuelle.

Un petit mot sur la couverture : blanche pour la propreté si cher à Dexter. Un regard intense, fou même, aux yeux rouges sang. Elle est sobre mais efficace je trouve.

Editeur : Le point

Auteur : Jeff Lindsay

Pages : 308

Prix : 7,30€