Aquatilia

Résumé : 

Au cœur d'une immense cavité sous-marine demeure Aquatilia, paisible cité aquatique. C'est en ces lieux que des sirènes, hommes et femmes, vivent en toute quiétude, isolées du reste du monde. L'essence de leur vie d'immortels consiste en la méditation, à laquelle ils dispensent tout leur temps d'éveil. Les habitants d'Aquatilia ont pour but de visiter à distance d'autres lieux ou cités aquatiques par voyage astral, via leur âme. Tous travaillent avec le plus grand des plaisirs. Tous, à l'exception de Thelma. Depuis son plus jeune âge, cette sirène ne partage pas les mêmes envies que les autres et s'éloigne chaque jour, dans le plus grand des secrets, de sa cité sous-marine. Elle passe ainsi ses journées sur une petite île déserte qu'elle affectionne tout particulièrement. Cependant, à mesure que les jours défilent, le cœur de Thelma se ternit. Seule sur la plage, elle songe à une autre existence et n'assume plus ce secret qui la ronge au quotidien. Pourtant, l'idée d'abandonner Aquatilia, en particulier Artemus, son patriarche, et Dant, son ami, lui est impossible... Mais par une paisible matinée, tout bascule. Après avoir quitté sa chambre et regagné son île, Thelma fait une incroyable découverte... Le secret de la sirène sera alors plus que jamais menacé. Saura-t-elle malgré tout le préserver ? Et quel pourrait être le prix de braver ainsi l'interdit ?

Mon avis :

Tout d’abord je tiens à remercier Bérangère Tosello que j’ai sollicitée dans le cadre de la rubrique Un Auteur à la Une. En effet, j’ai vu la couverture de son livre et le monde des sirènes m’a immédiatement interpellée.

Commençons donc par cette couverture qui est tout simplement magnifique ! C’est elle qui a attiré mon attention. Ce bleu onirique, cette citée engloutie rappelant l’Atlantide, ces sirènes….  L’illustratrice a fait un travail remarquable qui donne à ce roman  je pense la dimension que Bérangère Tosello voulait lui donner.

Je suis une fan inconditionnelle du dessin-animé de Disney « La petite sirène ». Un roman traitant des sirènes ne pouvait donc pas m’échapper. Il fallait que je sache ce que l’auteure avait bien pu écrire au sujet de ces créatures aquatiques si mystérieuses. Eh bien on peut dire que Bérangère Tosello a su créer son propre mythe autours des sirènes. De son esprit est né une légende différente de celles assez courantes qui font des sirènes des monstres qui séduisaient les marins avant de le tuer. A la lecture d’Aquatilia, j’ai revu des images de mon fameux dessins-animé préféré. Artemus le père de toutes les sirènes m’a sensiblement fait penser au père d’Ariel. Mais rapidement, l’auteur a su me faire oublier Disney et m’a plongé dans son univers qui lui propre.

Les sirènes d’Aquatilia mènent une vie paisible que l’auteure s’attèle à nous décrire dans la première moitié du roman et même un peu plus. Je dois avouer m’être parfois ennuyée malgré l’intérêt réel pour ce monde sous-marin. La sérénité se dégageant du mode de vie des sirènes d’Aquatilia m’a un peu agacé. A dire vrai, elle agace aussi Thelma alors peut-être que l’auteur souhaitait nous faire ressentir les mêmes impressions que son héroïne… Bérangère Tosello écrit d’une plume légère et très détaillée qui m’a été agréable de lire. Je me suis malheureusement sentie noyée parfois (sans mauvais jeux de mots) sous des descriptions qui certes me permettaient de visualiser Aquatilia et la vie de ses habitants, mais qui trainaient parfois en longueur. J’aurai aimé qu’il se passe davantage de chose et découvrir la cité au fil de l’action. Bérangère Tosello semble avoir voulu à tout prix nous faire partager les moindres recoins de son imaginaire au risque parfois de nous perdre dans ses dédales.

Thelma est une sirène qu’on pourrait qualifier de rebelle. Elle ne trouve pas son bonheur dans la méditation comme toutes ses congénères (hommes et femmes). C’est sur une île qu’elle passe le plus clair de son temps et qu’elle observe le monde terrestre. Dans Aquatilia, les sirènes ne voyagent que de manière astrale alors que Thelma rêve de se déplacer physiquement, de vivre les choses de manière intense. J’ai aimé son désir de liberté, de s’épanouir différemment des autres. Malheureusement, la petite sirène (mais non je ne parle d’Ariel !), doit se cacher, car il est formellement interdit de sortir de la cité. De toute façon, personne n’en a le désir sauf elle. Son tendre ami Dant se satisfait pleinement à lire des gravures et à méditer durant des heures.

La rencontre entre Thelma et Constantin, un humain, va bouleverser la vie de ces deux êtres, et probablement la vie d’Aquatilia. La découverte mutuelle de deux espèces qui ne se connaissent pas, ne se comprennent pas est originale et en même temps un exercice difficile que Bérangère Tosello s’est risqué à écrire. Pas de dialogue (uniquement de brefs monologues de Constantin) car un mode d’expression différent, donc encore une fois beaucoup de description pour nous faire comprendre la relation qui se noue entre les deux personnages.

Je ne veux pas vous parler de l’histoire en elle-même au risque de vous gâcher le plaisir de découvrir par vous-même le destin de ces deux personnages.

En revanche, je peux vous dire qu’il y a eu deux temps dans ma lecture :

-Une première partie où je l’ai déjà dit j’ai découvert un monde fascinant mais où j’ai également ressenti une certaine forme d’ennui. Les personnages n’étant pas très attachant, ma lecture était un peu mécanique.

-Une deuxième partie où je me suis enfin sentie dans l’histoire. La raison de ce changement ? Bérangère Tosselo a changé de point de vue. Thelma vit un voyage astral qui nous permet de revivre presque toute l’histoire en adoptant le point de vue omniscient. Ainsi, ce qui m’avait manqué dans la première partie faites de longues descriptions sans véritablement faire émerger d’émotions, a été comblé par la suite. J’ai su ce que chacun des personnages ressentait, j’ai appris des choses sur leur vie, leur passé. J’ai beaucoup aimé être immergée dans l’esprit des différents protagonistes. Ils ont pris corps et j’ai pu enfin m’attacher à eux. Je n’étais plus une simple spectatrice, j’étais en eux, je ressentais leurs émotions bonnes ou mauvaises. Ainsi, Bérangère Tosello a su donner une deuxième vie à ces personnages.

Pour conclure, je dirai qu’Aquatilia ressemble à un OVNI littéraire en comparaison à ce qu’on peut lire en ce moment. Bérangère Tosello nous donne à lire une histoire atypique dans un cadre hors du commun. Elle parvient aisément à nous faire visualiser ce que son esprit a inventé. Les références à la Grèce Antique m’ont beaucoup plu étant une adepte de mythologie. C’est un avis en demi-teinte que je vous écris donc ici. Une impression qui me laisse sur ma faim. J’ai mis un long moment avant d’accrocher avec ce roman et je regrette de ne pas avoir été happé par l’histoire dès le début. C’est au tiers du livre que j’ai plongé avec Thelma et je suis donc curieuse maintenant de connaître la suite de ses aventures. L’univers est installé dans ce premier tome alors j’ose espérer que le tome 2 sera davantage « épique ».

Auteur : Bérangère Tosello

Roman Auto édité