Le portrait de Dorian Gray

L’histoire : Dorian Gray est un jeune homme d’une infinie beauté et d’une innocence tout aussi grande. Il pose pour Basil Hallward , un peintre qui réalise sa meilleure œuvre grâce à lui. Au cours de la dernière séance, Dorian fait la connaissance de Lord Henri. Cette rencontre perturbe grandement le jeune homme qui en vient à souhaiter que son portrait vieillisse à sa place afin que lui-même conserve une éternelle jeunesse.

Mon avis : J’avais adoré l’adaptation cinématographique (je ne sais plus laquelle) il y a longtemps. Le prénom m’est resté et mon petit bout porte ce très joli prénom, prononcé à l’anglaise « Doriane ». Le roman d’Oscar Wilde me laisse une toute autre impression. Le fond de l’histoire m’a de nouveau séduit, mais la lenteur du récit m’a ennuyé. Sans doute suis-je habituée dorénavant aux romans d’actions, où chaque page est faite de rebondissements qui nous laissent friand de lire la suite. Ici, rien de tel. Oscar Wilde nous narre la longue déchéance de Dorian Gray qui se déroule sur de nombreuses années, et je me suis donc perdue en chemin, me retrouvant à lire en diagonale certains passages.

En revanche, quelle leçon ! L’auteur nous décrit la haute société anglaise. La condition des uns et des autres est vivement critiquée. C’est l’apologie de la beauté, de la richesse, de la culture. Lord Henri est comme le diable à qui Dorian aurait vendu son âme. Il exerce sur l’adolescent et même plus tard sur l’homme dont le physique est resté inchangé, une emprise digne d’un gourou. Dorian était bon. Dorian était pur. Dorian semble toujours bon et toujours pur, mais son entourage au fil du temps le fuit. Seul Lord Henri reste auprès de lui.

Et puis il y a ce tableau. Ce miroir de l’âme. Oscar Wilde ne nous livre aucune explication sur le fait que l’œuvre du peintre soit comme ensorcelé. Peu importe. Le tableau vieilli. Il dévoile aux yeux de Dorian tous ses vices. Alors celui-ci le dissimule aux yeux du monde. Personne ne doit savoir, pas même Lod Henri… De petits actes en petits actes, Dorian Gray s’éloigne progressivement de l’être qu’il était au début du roman. Qu’adviendra-t-il de lui au moment où il voudra se racheter ?

Ce fut une lecture laborieuse mais je suis heureuse de l’avoir faite. A l’époque où j’ai visionné le film, je ne savais pas qu’il était tiré d’un roman. Je m’étais promis de lire cette œuvre comme je le fais systématiquement avant de voir les adaptations cinématographiques. C’est chose faite.

Edition : Libre

Auteur : Oscar Wilde