Le dernier loup-garou

25/04/2015 21:59

Jake Marlowe est un loup-garou, le dernier de son espèce. Pourchassé par des tueurs fanatiques qui ont juré de lui trancher la tête, protégé contre son gré par une organisation secrète désireuse de vivre au grand jour, Jake a décidé d'arrêter de fuir. La prochaine pleine lune sera sa dernière. "Va où tu peux, meurs où tu dois". Mais pour le vieux loup-garou suicidaire et blasé, rien ne va se dérouler comme prévu. Le dernier loup-garou, traduit en quinze langues, est le premier tome d'une trilogie qui, notamment par l'humour et l'émotion - sans oublier une pincée de sexe ! -, dépoussière, voire dynamite, le mythe du lycanthrope.


Mon avis :

Le thème du loup-garou m'a toujours captivé. Je ne dirai pas que j'ai lu tout ce qui se fait dans le genre bien évidemment, mais lorsqu'une histoire m'a fait de l'œil, j'ai rarement été déçue. La science-fiction n'est pas un genre que j'ai beaucoup lu ces dernières  années (contrairement à mon adolescence où j'affectionnais particulièrement lesdérivés de Star Wars), mais lorsqu'au détoursd'une étagère de librairie, je suis tombée sur ce titre et le résumé de «  Le dernier loup-garou » de Glen Duncan, je n'ai pas hésité longtemps.

Ici, on se retrouve dans un univers bien sombre. Glen Duncan est apparemment un auteur habitué de ce typed'ambiance et pour ma part je suis plutôt friande de ténèbres et de personnages mélancoliques. J'ai été servie par Jake Marlowe, un loup-garou depuis presque deux cents ans qui se trouve être depuis la veille, le dernier de son espèce. C'est un homme qui n'espère plus rien de la vie tant il en a vue et qui attend la prochaine pleine lune avec impatience car c'est à ce moment là que Grainer, un membre de La Chasse (chargée d'éliminer les loups-garous), lui tranchera la tête, mettant fin à l'histoire de ces êtres légendaires. Aidé de son vieil ami Harley, Jake se prépare à vivre ses derniers jours avec une résignation mêlée d'impatience. Je n'en dévoilerai pas davantage sur l'histoire car je ne voudrai pas vous gâcher le plaisir de la découverte de l'intrigue, mais sachez simplement que les loups-garous ne sont apparemment pas destinés à s'éteindre.

Pour être véritablement sincère, ce roman m'a laissée de marbre jusqu'à bien la moitié (voire même un peu plus en étant totalement transparente). Et pourtant ...Etonnamment je ressors decette lecture avec une seule idée en tête, me procurer la suite ! La mise en place de l'atmosphère et le démarrage réel de ce que tout lecteur attend avidement, je veux bien entendu parler de l'action, est long à arriver, donnant une impression d'ennui qui m'a par moment donner l'envie d'arrêter ma lecture. Mais j'ai tenu car étrangement j'avais la conviction que tout cela n'était pas vain, que ce livre ne me décevrait pas, que j'allais même vivre un beau moment. J'ai eu raison !

La dernière page refermée, je crois bien pouvoir dire que je pourrai relire ce roman. Il prendrait même une toute autre dimension. Un élément déclencheur (arrivé tardivement il faut le dire), m'a soudainement passionnée, transportée dans une tension dramatique que j'attendais depuis le début.

Parlons un peu de Jake Marlowe car c'est lui qui nous raconte son histoire, qui nous l'écrit même pour laisser une trace de son passage, de son histoire. Glun Duncan nous dévoile ici un personnage d'une profondeur véritablement touchante. C'est un peu un anti-héros, le genre d'homme (ou de loup si vous voulez) marqué par la souffrance, qui a tant vécu que le temps ne semble plus avoir aucune prise sur lui. Un être sans attente qui tue sans plus ressentir de remords car c'est ainsi que sa nature est et qu'il ne peut lutter contre elle quoiqu'il advienne. Résignation. Tendance suicidaire. Jake Marlowe possède également un appétit sexuel vorace qu'il assouvit notamment avec des prostitués. Il est véritablement à mi chemin entre l'homme et l'animal. Ses instincts de loups sont primaires et son érudition est propre à son humanité.

L'écriture de Glen Duncan est incisive, souvent cru. L'auteur ne se soucie pas de choquer, de heurter les sensibilités avec des mots choisis pour être percutant. Jake a roulé sa bosse et n'a pas peur de parler avec franchise. C'est un sage sanguinaire, un philosophe morbide. Bref j'adore ...

L'intensité du récit se situe dans le dernier tiers de l'histoire et prend tout son sens. C'est une trilogie qu'à écrit l'auteur ne l'oublions pas. Ce premier tome a installé un univers, mis à l'honneur un être solitaire. La suite sera à mon avis beaucoup plus, émotionnel, plus intense car elle sera vue du point de vue d'un autre personnage cette fois féminin.

Pour conclure, j'ai l'impression de ne pas vous avoir dit grand-chose sur ce livre si ce n'est que c'est un roman plus psychologique que d'action, que si vous êtes patient, vous ne regretterez pas votre incursion dans cette atmosphère lourde de sens. Finalement, Glen Duncan a écrit une histoire d'homme plus qu'un récit fantastique. Je dirai pour avoir lu le premier tome de « La tour sombre » de Stephen King, que Jake Marlowe est un peu un Pistolero dans sa nature solitaire.

A présent il va falloir que je me procure le tome 2 intitulé « Talulla ».



Editions : Folio SF

Auteur : Glen Duncan

Pages : 464

Prix :8,50



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