Belle époque

02/02/2014 18:00

 

Lorsque Maude Pichon s'enfuit de sa Bretagne natale pour échapper à un mariage dont elle ne veut pas, elle monte à Paris, ville-lumière en ébullition à la veille de l'exposition universelle de 1889. Hélas, ses illusions romantiques s'y évanouissent aussi rapidement que ses maigres économies. Elle est désespérément à la recherche d'un emploi quand elle tombe sur une petite annonce inhabituelle :

"On demande de jeunes filles laides pour faire un ouvrage facile".

Etranglée par la misère, Maude postule...

 

Mon avis :

 

C’est avant tout cette splendide couverture qui a attiré mon attention. Qui n’aurait pas envie de posséder dans sa bibliothèque ce magnifique livre ? Quelle aubaine de le trouver d’occasion à Gibert Jeune si peu de temps après sa sortie ! Je n’ai pu résister et il n’aura pas fait long feu dans ma PAL contrairement à d’autres.

 

Plusieurs nuances de bleu pour une robe superbe et une tour Eiffel.  Une police élégante et en relief pour le titre. Sans accumuler de détails, cette couverture est un petit bijoux.

 

La question qui doit probablement vous tarauder est : le contenu est-il à la hauteur de ce bel apparat ?

 

Alors disons que je n’ai pas ressenti de grandes émotions, ni vécu un grand moment de littérature. « Belle époque » n’est pas un coup de cœur, mais c’est certainement un très bon roman dans son genre le Young Adult. Elizabeth Ross n’est pas parvenue à me transporter totalement mais j’ai tout de même dévorer ce livre en une journée et passé des heures agréables en compagnie de ses personnages.

 

On retrouve donc Maude Pichon, une bretonne venue tenter sa chance à Paris pour fuir un mariage forcé et vivre ses rêves. Elizabeth Ross nous fait voyager dans le Paris de la fin du XIXème siècle, sur fond de l’exposition universelle qui vit se dresser la tour Eiffel. J’ai adoré me balader dans la capitale en compagnie de Maude et je reste fascinée par le milieu dans lequel elle fait évoluer sa protagoniste. Les bals, les opéras, les dîners fastueux sont autant d’évènements qu’il m’aurait plu de vivre.

 

 

Sauf que Maude vit ces instants magiques dans un contexte un peu particulier. Elle a été recruté par l’agence Durandeau après avoir répondu à une annonce sans réellement savoir en quoi consistait le poste. Quelle n’est pas sa surprise de constater que Durandeau va faire d’elle un repoussoir. Elizabeth Ross s’est librement inspirée d’une nouvelle d’Emile Zola intitulée : « Les repoussoirs », que nous avons la chance de pouvoir découvrir à la fin du roman. Quelle idée saugrenue et dépourvue d’humanité ! L’auteure a su exploiter cette histoire merveilleusement bien et en faire un roman d’une grande richesse.

 

Je laisse à votre imagination le soin de deviner le rôle que peut avoir un repoussoir, appelé également un faire-valoir. Le 4ème de couverture dissimule subtilement l’objectif de cette agence et ce n’est pas moi qui vais vous en dévoiler le vil secret. Un secret connu de la haute société de Paris et notamment de ces dames riches et belles.

 

A ses dépends, Maude va devoir jouer un rôle avilissant qui lui fera malgré tout connaître l’amitié avec Marie-Josée et Isabelle ou encore Paul. Elle va découvrir ce qui est important, la véritable âme des gens se cache au-delà de leurs apparence. Maude va grandir ce qui fait de « Belle époque » une sorte de roman initiatique. Elle va aussi devoir évaluer quelles sont les choses importantes pour elle.

 

Elizabeth Ross signe ici un roman abordant un sujet très contemporain finalement dans sa moralité. Elle traite de la beauté, de la laideur, de l’art. Malgré un contenu superbe, une plume irréprochable et des personnages intéressants, je n’ai pas senti mon cœur vibrer. J’ai été touché par le thème mais n’ai pas ressenti les émotions qu’il aurait du susciter. Le personnage de Maude ne m’a pas touché réellement. C’est Isabelle qui a marqué mon esprit. Je me suis davantage retrouvée dans ce personnage au caractère affirmé, aux idées contemporaines. L’empathie envers Maude était présente mais je ne me suis pas vraiment attachée à elle.

 

En bref, une très belle découverte et aucun regret. L’objet livre est splendide, le contenu est plaisant et ravira les jeunes filles qui pourront méditer par la même occasion sur l’importance qu’elles accordent au physique.

 

Un petit mot sur la nouvelle d’Emile Zola : elle raconte le projet de Durandeau mais sans s’attarder sur un personnage en particulier. Emile Zola est un auteur qui a su dépeindre les travers de la société au travers notamment de sa saga sur les Rougon-Macquart.

 

La nouvelle commence ainsi :

 « A Paris, tout se vend : les vierges folles et les vierges sages, les mensonges et les vérités, les larmes et les sourires ».

 

Et se termine ainsi :

« Mais qu’importe au progrès une pauvre âme qui souffre ! L’humanité marche en avant. Durandeau sera béni des âges futurs parce qu’il a mis en circulation une marchandise morte jusqu’’ici, et qu’il a inventé un article de toilette qui facilitera l’amour dans le monde entier ».

 

Je vous souhaite une bonne lecture. Pour ma part ça me donne envie de relire du Zola !

 

Chronique de ma partenaire Viou et ses drôles de livres 

 

Editeur : Collection R

Auteur : Elizabeth Ross

Pages : 416

Prix : 17 ,90€

 

 

 

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